La RSE au cœur de la culture d’entreprise

Processus organisation
08.11.2024
Magazine
À l’heure de la transition énergétique, et alors que les recruteurs peinent à séduire les nouvelles générations, la responsabilité sociétale et environnementale de l’entreprise (RSE) est, plus que jamais, au cœur des stratégies des entrepreneurs. Cette démarche est, de surcroît, fortement encouragée par les grands donneurs d’ordre qui, de plus en plus, mettent la pression sur les entrepreneurs pour que ceux-ci adoptent des mesures de protection de l’environnement et assurent le bien-être des salariés. Dans ce cadre, la RSE ne doit pas être perçue comme une contrainte, mais comme une évolution positive, humaine et managériale, qui contribue à améliorer la productivité et s’inscrit dans une logique d’investissement et d’innovation. Elle repose sur trois piliers : la sensibilisation, l’évaluation et l’accompagnement.
Journée "convivialité" chez Sécurlite à La Ferté-Bernard.
Journée "convivialité" chez Sécurlite à La Ferté-Bernard. © Sécurlite

"Le principe de la RSE, c’est de remettre l’humain au cœur de la performance et des responsabilités", résume Aude Andrieu, dirigeante de D-Side Performance, cabinet de conseil en transformation et innovation managériale. "C’est une démarche vivante, participative, bienveillante, une culture, un état d’esprit qui est insufflé à tous les niveaux de l’entreprise, en particulier à l’échelle de la gouvernance. Pour que cela fonctionne, le chef d’entreprise doit embarquer toutes les équipes dans l’aventure !" ajoute Édith Ruesz, responsable QHSE (qualité hygiène sécurité environnement) de la société Sécurlite (voir ci-contre). Dans ce but, il faut faire preuve de pédagogie, savoir prendre son temps et sans cesse encourager le dialogue. La RSE est un processus d’amélioration continue qui s’inscrit sur le long terme. Elle est progressive, variée, et s’adapte aux singularités de l’entreprise.

Protection de l’environnement et qualité de vie au travail
 

La RSE est une approche globale de l’organisation de l’entreprise. Celle-ci inclut, bien évidemment, des mesures en faveur du développement durable, mais aussi des actions destinées à améliorer la qualité de vie au travail. Concrètement, si elle doit inclure des initiatives contribuant à diminuer la consommation énergétique et à recycler les déchets, son champ d’intervention est bien plus large. 

Elle comprend des dispositifs en faveur de l’inclusion des personnes en situation de handicap, des événements favorisant la cohésion de groupe, la prise en compte des problématiques parentales, des engagements pour garantir l’égalité entre les femmes et les hommes et, plus globalement, pour lutter contre toute forme de discrimination. Cela inclut également une volonté d’être à l’écoute, de garantir le dialogue interne, et d’établir des partenariats avec des entreprises de l’économie sociale et solidaire. C’est ce que l’on pourrait appeler : "Faire de la RSE autrement".
 

Dans cette perspective, de plus en plus de dirigeants de grandes entreprises définissent des plans d’action RSE, conscients des bienfaits de la démarche pour l’organisation de leur société, comme pour son image. "Désormais, il nous appartient de sensibiliser et de convaincre les PME et les TPE, qui représentent 95 % des entreprises françaises. En effet, nombre d’entre elles ne ressentent pas la nécessité de franchir le pas, étant encore peu soumises aux obligations réglementaires et aux pressions des grands groupes et des pouvoirs publics. Il faut donc faire passer ce message que la RSE n’est pas une perte de temps. C’est même tout l’inverse : la RSE est un outil au service de la performance de l’entreprise, qui génère de réels gains de productivité et permet de se distinguer de la concurrence", assure Aude Andrieu.
 

Emmanuel Chevreul

Interview de Stéphane Aubry, directeur général de Sécurlite, et Édith Ruesz, responsable QHSE de Sécurlite "La RSE dans notre ADN"

Comment Sécurlite s’est-elle intéressée à la RSE ?
Implantée à La Ferté-Bernard depuis près de 25 ans, Sécurlite est spécialisée dans la fabrication d’éclairages résistants et durables. Nous employons 70 salariés et travaillons majoritairement pour des collectivités et des bailleurs sociaux.
Comme j’ai coutume de le dire : chez Sécurlite, nous avons toujours fait de la RSE… mais sans le savoir. Par exemple, nous travaillons avec l’ESAT (Établissement et service d'aide par le travail) de La Ferté-Bernard et accueillons du personnel en situation de handicap dans nos locaux depuis 2012. De même, nous avons été certifiés Ecovadis dès 2015. Dans le même esprit, 40 % de nos sous-traitants sont répartis dans la région, et nous sommes certifiés Origine France garantie.


Comment avez-vous structuré votre démarche ?
En 2019, Sécurlite a rejoint le groupe Rivalen, qui rassemble six entreprises françaises du secteur de l’éclairage et du luminaire. Collectivement, nous partageons des valeurs de durabilité, de responsabilité environnementale, d’humilité, d’esprit d’équipe… Dans cet esprit, nous avons choisi de déployer progressivement une politique RSE qui, en 2024, se décline en 89 actions.


Quelles sont ces principales actions ?
Tout au long de l’année, nous initions et participons à de nombreux événements : la semaine du développement durable, durant laquelle de nombreux collaborateurs se sont mobilisés, Octobre rose, le traditionnel repas de Noël…
Nous avons mis en place un parcours d’intégration qui permet à toutes les nouvelles recrues de se sentir immédiatement à l’aise dans l’entreprise.
Dans le domaine environnemental, nous recyclons 85 % de nos déchets et, avec les entreprises du territoire, dans une logique d’économie circulaire, nous favorisons la réutilisation du matériel usagé et le rétrofit.
Nous faisons aussi travailler les entreprises et associations de l’économie sociale et solidaire, notamment pour nettoyer les abords du site…


Quels premiers enseignements tirez-vous de cette démarche ?
Pour avoir du sens, la RSE doit être partagée par toute l’entreprise, à tous les échelons. Dans ce but, il est important de sensibiliser et d’accompagner tous les collaborateurs. Il faut mettre en place des outils qui permettent à chacun de s’exprimer, de faire remonter ses impressions et ses expériences. Enfin, comme nous l’avons fait chez Sécurlite en adhérant au PEP Ecopassport, il est essentiel d’évaluer régulièrement, chiffres à l’appui, les effets de la RSE sur le fonctionnement de l’entreprise.