Entrepreneuriat féminin : lever les freins, libérer le potentiel
Les femmes et l’entrepreneuriat : état des lieux et tendances

En 2018, une étude de BPI France Création révélait que seulement 28 % des créations d’entreprise en Pays de la Loire étaient portées par des femmes, contre 39 % au niveau national. Un écart significatif qui, depuis 2010, peine à évoluer. La situation est encore plus marquée pour la reprise d’entreprise, où la part des femmes chute davantage.
Qui sont ces créatrices d’entreprise ?
Les femmes qui entreprennent présentent un profil bien défini : 60 % d’entre elles sont diplômées de l’enseignement supérieur, et la majorité ont entre 25 et 45 ans. Souvent issues du salariat, elles disposent d’une solide expérience dans leur domaine avant de se lancer. Elles se tournent majoritairement vers des secteurs en lien avec la santé, le bien-être, le social ou l’éducation, des domaines historiquement associés à la sphère féminine.
L’accompagnement joue un rôle clé dans leur parcours : 80 % des créatrices d’entreprise s’appuient sur un réseau d’aide pour structurer leur projet et sécuriser leur lancement.
Pourquoi entreprennent-elles ?
Pour 60 % des femmes, la création d’entreprise est avant tout un moyen de trouver un emploi ou de concilier vie professionnelle et personnelle. C’est aussi un levier d’évolution professionnelle, que ce soit pour une reconversion ou une progression de carrière.
Un entrepreneuriat plus prudent, mais plus pérenne
Les femmes abordent souvent l’entrepreneuriat avec plus de prudence. Leur besoin de financement initial est généralement plus faible : la majorité démarre avec moins de 2 000 €, en phase avec des projets souvent perçus comme un complément de revenu (41 % des créatrices choisissent le statut de microentreprise).
Cette approche, bien que mesurée, limite parfois leur ambition à grande échelle, notamment pour des raisons d’organisation familiale. Pourtant, les chiffres le prouvent : les entreprises dirigées par des femmes affichent un taux de pérennité supérieur à celles créées par des hommes. Un constat qui souligne l’importance de soutenir et d’encourager les femmes à voir plus grand dans leur projet entrepreneurial.
Les freins à l’entrepreneuriat féminin : entre obstacles et autocensure
Si de plus en plus de femmes osent entreprendre, elles doivent encore faire face à de nombreux freins, qu’ils soient financiers, sociaux ou psychologiques. Ces barrières expliquent en partie leur moindre représentation parmi les créateurs d’entreprise, notamment en reprise d’activité, où les besoins de financement sont souvent plus élevés.
L’un des principaux obstacles reste l’obtention de financements, particulièrement pour les projets de reprise d’entreprise. Les femmes sollicitent moins de fonds et adoptent une gestion plus prudente, ce qui peut limiter leurs ambitions dès le départ.
La projection financière est souvent un exercice difficile pour les femmes entrepreneures. Contrairement aux hommes, qui ont tendance à présenter des prévisionnels ambitieux, elles privilégient une approche réaliste et sécurisée, parfois jugée trop conservatrice.
Beaucoup de femmes ressentent un manque de légitimité, estimant qu’elles doivent accumuler diplômes et compétences avant de se lancer. Ce besoin de validation les pousse à rechercher plus d’accompagnement que les hommes et peut freiner leur passage à l’action.
La gestion des responsabilités familiales reste un enjeu majeur. L’organisation familiale repose encore majoritairement sur les femmes, influençant leurs choix entrepreneuriaux et leur vision du développement de leur entreprise.
- Le manque de soutien de l’entourage, qui peut freiner la prise de risque.
- Les archétypes de genre, influençant les secteurs d’activité choisis, souvent liés à la santé, au bien-être ou au social.
- Le mythe de la "superwoman", qui crée une pression supplémentaire et peut dissuader certaines femmes de se lancer.
- L'implication moindre dans les réseaux d’entrepreneurs, ce qui limite les opportunités d’échanges et de développement stratégique.
Si ces freins restent présents, ils ne sont pas une fatalité. Avec un accompagnement adapté et une meilleure reconnaissance de leurs compétences, les femmes entrepreneures peuvent lever ces barrières et développer des projets à leur juste mesure.
Soutenir l’entrepreneuriat féminin : une conviction forte et des actions concrètes
Si les clichés sur l’entrepreneuriat féminin persistent, les chiffres démontrent que les entreprises dirigées par des femmes sont plus pérennes. Face à ce constat, la CCI Nantes St-Nazaire s’est engagée à développer et structurer un écosystème de soutien pour les femmes entrepreneures en Loire-Atlantique.
- 60.000 Rebonds
- 100.000 Entrepreneurs
- BFN
- Bouge ta Boîte
- BPI France Création
- CJD Cheffe d’entreprise par la CPME 44
- Entreprendre Pour Apprendre
- FCE 44
- Femmes de Bretagne et de Loire-Atlantique
- Femmes du MEDEF 44
- JCE Nantes Métropole Sud-Loire
- Mampreneures
- Nanow

Cette première rencontre, en novembre 2023, a mis en lumière un constat clé : ces réseaux se connaissent encore trop peu, alors qu’ensemble, ils couvrent largement les besoins des femmes dirigeantes. Pour renforcer leur complémentarité, nous avons lancé deux initiatives majeures :
- Un guide d’orientation pour aider chaque femme entrepreneure à identifier le réseau qui lui correspond le mieux.
- Des ateliers interconnaissance pour favoriser les synergies entre ces acteurs et offrir un accompagnement plus fluide et efficace.
Sensibiliser dès le plus jeune âge
L’étude de BPI France Création souligne une réalité persistante : les inégalités dans l’entrepreneuriat prennent racine dès l’orientation scolaire. Pour faire bouger les lignes, nous avons décidé d’agir tout au long de l’année – et au-delà – avec un premier rendez-vous clé :
- Le Mardi 18 mars : des dirigeantes témoigneront dans les collèges, lycées et établissements supérieurs pour inspirer les jeunes générations.
Un engagement durable pour l’entrepreneuriat féminin
Favoriser l’essor de l’entrepreneuriat féminin, c’est garantir une meilleure pérennité des entreprises et encourager la reprise d’activités, enjeu crucial pour le maintien des emplois sur le territoire. Consciente de cet enjeu, la CCI Nantes St-Nazaire a signé en 2023 le PAREF (Plan d’Actions Régional pour l’Entrepreneuriat Féminin) et poursuit son engagement pour accompagner les femmes entrepreneures vers des projets ambitieux et durables.
Un événement CCI clé : La Semaine de la Création-Reprise d'Entreprise
La CCI Nantes St-Nazaire fédère un réseau de partenaires spécialisés dans l’accompagnement, le financement et l’hébergement des porteurs de projets en Loire-Atlantique. Pour donner un coup d’accélérateur aux initiatives entrepreneuriales, elle pilote un rendez-vous incontournable : la Semaine de la création-reprise d’entreprise du 2 au 6 juin, cet événement se tiendra dans plusieurs lieux stratégiques du territoire :
- Maison de l’Entrepreneuriat et des Transitions – Saint-Herblain
- Maison de l’Entreprise – Saint-Nazaire
- Espace Entreprendre – Pays d’Ancenis-Saint-Géréon
- Quai des Entrepreneurs – Châteaubriant
Un temps fort pour s’informer, échanger et structurer son projet entrepreneurial aux côtés d’experts et de réseaux dédiés.