Conjoncture : les entreprises de Loire-Atlantique anticipent un ralentissement de l’activité économique
Bilan de l’activité économique au 1er semestre 2024
Une stabilité des chiffres d’affaires qui cache des situations disparates
Sur le premier semestre 2024, 56% des entreprises de Loire-Atlantique ont enregistré une stabilité ou une hausse de leur chiffre d’affaires par rapport à 2023. A noter que ce chiffre est en net repli par rapport à la même période en 2023 (-12 points).
Cette baisse pointe une situation qui commence à se tendre pour certains secteurs d’activité, l’évolution des chiffres d’affaires variant fortement d’un secteur à l’autre.
Si les secteurs du service aux entreprises et du BTP (second oeuvre), restent bien orientés pour plus de de six entreprises sur dix, le secteur des CHR semblent plus particulièrement touché par la conjoncture avec 62% des répondants accusant une baisse de chiffre d’affaires.
Retour à la stabilité des trésoreries
Dans ce contexte, on note que 60% des entreprises déclarent disposer d’une situation de trésorerie satisfaisante (en hausse de 6% par rapport à la dernière enquête de janvier 2024), voire très satisfaisante pour 18% d’entre-elles.
Les situations de trésorerie difficiles sont en repli, passant de 33% au 1er semestre 2023 à 26% au 1er semestre 2024.
Là encore, la situation varie d’un secteur à un autre, les secteurs les plus concernés par des situations de trésorerie « difficile » et « très difficile » étant l’industrie (45%) et les CHR (44%)
Mais des marges commerciales en baisse
Sans surprise et dans le sillage de la dernière enquête de conjoncture menée en début d’année, l’inflation a un impact négatif sur les entreprises, 41% d’entre-elles accusant une baisse de leurs marges commerciales et 50% les stabilisant. Les CHR (47% des répondants enregistrant une baisse de marges), le commerce de gros (44%), les commerces et les services aux particuliers (44%) étant les premiers secteurs concernés.
Les perspectives pour le 2nd semestre 2024
Des prévisions de chiffres d’affaires particulièrement prudentes.
Dans ce contexte économique, les entreprises font preuve de prudence quant à leur prévision d’activité pour les 3 prochains mois. Deux tiers d’entre-elles anticipent une stabilité ou une hausse de leurs chiffres d’affaires.
La proportion de dirigeants projetant une baisse de leurs chiffres d’affaires passant de 30% à 34% par rapport à septembre 2023.
Prévisions de chiffres d'affaires pour les 3 prochains mois
(de mai 2013 à septembre 2024 - par rapport à la même période de l'année précédente)
Ces prévisions d’activité sont bien orientées pour les trois prochains mois pour le service aux entreprises, le BTP (second œuvre), le commerce et les services aux particuliers tandis que le commerce de gros et surtout le secteur des CHR anticipant une baisse de chiffre d’affaires.
Maintien difficile des carnets de commandes
Interrogées sur leur niveau de carnets de commandes, 54% des entreprises indiquent maintenir ou voir progresser leur niveau de carnet de commandes.
On note toutefois là encore de vraies disparités selon les secteurs d’activité, le niveau des carnets de commandes étant bien orientés pour le BTP (second œuvre) alors que pour le secteur du commerce de gros 63% des répondants accusent une baisse.
Stabilité des recrutements
Pour le 4e trimestre, 85% des répondants souhaitent stabiliser leurs effectifs ou envisagent de recruter. Les prévisions de recrutement concernent tous les secteurs à l’exception des CHR où 31% des professionnels anticipent une baisse d’effectifs.
A noter que 15% des entreprises envisagent de réduire leurs effectifs, ce chiffre étant identique à celui de septembre 2023.
Niveau d’investissement
Dans ce contexte incertain, 3 entreprises sur 10 indiquent vouloir investir. Ces investissements portent en premier lieu sur leur stratégie commerciale.
Les principaux enjeux des entreprises
A la même période de 2023, l’augmentation des prix de l’énergie et la hausse du coût des matières premières constituaient les principaux enjeux. En cette rentrée 2024, la gestion des Ressources Humaines (44%), incluant la fidélisation et la mobilisation des équipes ainsi que la disponibilité de main d’œuvre, s’impose comme le premier enjeu pour les entreprises en recherche de gains de productivité, juste devant les enjeux de trésorerie (43%).
La baisse du carnet de commandes/diminution de la clientèle (27%) demeurent à la 3e place des difficultés rencontrées par les entreprises.
Un contexte qui pèse sur l’économie
En cette rentrée 2024, le contexte politique influe notablement sur le ressenti des dirigeants de Loire-Atlantique.
Près de deux tiers de entreprises répondantes (63%) indiquent ainsi que les difficultés rencontrées pour former un gouvernement auront un impact négatif durable sur la situation économique du pays.
Ce contexte politique rend les chefs d’entreprises interrogés plus prudents dans leurs décisions. 55% d’entre-eux indiquent ainsi que les difficultés à constituer un gouvernement les ont incités à se montrer plus prudents dans leur prises décisions pour l’entreprise (gel des embauches, investissements).
Un niveau de confiance entamé, notamment pour les CHR
Dans ce contexte et dans la lignée des éléments précédemment évoqués, le niveau de confiance des dirigeants dans l’avenir de leur entreprise est en net repli avec un indice de 5,9 (sur une échelle de 1 à 10). Il s’agit du plus bas niveau de confiance enregistré depuis 2021
En janvier dernier ce même indice se situait à 6,5.
Cette baisse de la confiance est plus particulièrement marquée pour le secteur des CHR (5,4), notamment pour les professionnels de la restauration (5,1) alors que l’indice pour les professionnels de l’hôtellerie ressort à 5,7.
Les secteurs du commerce de gros (5,7) et les commerces et services aux particuliers (5,8) accusent également un net repli de leur indice de confiance.
Malgré tout, des dirigeants qui restent de bonne humeur
Interrogés pour la première fois sur leur humeur en cette rentrée anxiogène à plusieurs égards, 6 dirigeants d’entreprises sur 10 indiquent être de bonne, voir d’excellente humeur.
A retenir
- L’incertitude politique, l’inflation et contexte géopolitique mondial créent un manque de visibilité pour les chefs d’entreprises de Loire-Atlantique et débouchent sur un ralentissement de l’activité économiques.
- Selon les secteurs d’activité, les situations sont contrastées, avec notamment le commerce de détail pour lequel on observe une augmentation significative des défaillances d’entreprises, le secteur du commerce de gros accusant lui une baisse d’activité et de son niveau de carnets de commandes sur le 1er semestre.
- Si les professionnels des CHR affichent des résultats en baisse et des prévisions en berne, la dernière saison estivale a été plutôt bonne après deux années 2022 et 2023 qui avaient été exceptionnellement satisfaisantes.
- A noter que la bonne humeur affichée en cette rentrée par les dirigeants n’est pas équivalente à leur niveau de confiance en l’avenir qui lui est en recul. L’optimisme a laissé place à la vigilance.
- La gestion des ressources humaines et la trésorerie sont désormais les deux premiers enjeux pour les entreprises répondantes.