Benjamin Massais, Moul'Anjou Industrie, Pellouailles-les-Vignes

Territoire
16.07.2024
Magazine
Installée à Pellouailles-les-Vignes, Moul’Anjou Industrie vient de doubler la superficie de son site de production après deux ans de travaux. Son dirigeant, Benjamin Massais, prévoit une augmentation de l’activité ainsi que plusieurs embauches.
AE 76 - sept 2024 - Moul Anjou Industrie à Pellouailles-les-Vignes
AE 76 - sept 2024 - Moul Anjou Industrie à Pellouailles-les-Vignes

Moul’Anjou Industrie conçoit et réalise des moules de haute précision pour la plasturgie ainsi que la fabrication de petites séries en thermoplastique par injection. Benjamin Massais est aux commandes de l’entreprise depuis 2012, après avoir dû succéder à son père (dirigeant depuis 2004). « Le fil conducteur de cette reprise a été la volonté de se diversifier car à l’origine, 100 % du chiffre d’affaires était réalisé grâce à l’automobile. Aujourd’hui, l’ultra-diversification ainsi que notre niveau de qualité font notre force. Lors de la reprise, j’ai fait appel à la CCI pour un programme DINAMIC+ afin de m’aider dans la structuration et la performance de l’entreprise ».


Accompagnement du client

Avant de rejoindre l’entreprise, Benjamin Massais a travaillé pour de grands équipementiers européens ainsi que des moulistes et outilleurs jusqu’en 2011. « L’ADN de Moul’Anjou Industrie est tourné vers l’innovation et l’accompagnement du client de A à Z dans le développement de ses produits haut de gamme. Notre bureau d’études élabore les plans des moules et outillages en acier qui sont fabriqués par nos machines hautement précises, de l’ordre du micron. Ces moules sont destinés à réaliser des pièces très techniques en plastique, en petite et moyenne séries. Autant la conception d’un moule peut prendre plusieurs centaines à des milliers d’heures, autant une pièce plastique sera fabriquée en quelques secondes ». À partir de 2013, la liste des certifications AFAQ et référentiels (ISO 9001, ISO 13485, EN/AS 9100…), s’est allongée, favorisant une augmentation du chiffre d’affaires. « C’est un gage de qualité pour répondre à nos différents marchés dans les secteurs du médical, de l’aéronautique, de l’automobile, de l’électronique, industriel, de la Défense, ferroviaire. Cela demande une course marathon avant d’obtenir des premiers résultats ».
En tant qu’entreprise de petite taille, donc flexible et réactive, Moul’Anjou Industrie a le privilège de travailler en direct avec ses donneurs d’ordre qui sont de grands groupes. « Cet avantage permet une simplicité et une souplesse dans les échanges avec les bureaux d’études respectifs ». En 2017, le rachat de l’entreprise SM-3D (13 sal.) à Château-Gontier, spécialisée en pièces pour l’étanchéité et la vibration des voitures électriques, est venu renforcer la diversification de Moul’Anjou Industrie. « Le moteur du dynamisme de l’entreprise réside dans la grande qualité des compétences des femmes et des hommes qui la composent ».


Diversité et multitude de pièces

« Depuis 4 ans, 50 % de notre chiffre d’affaires se fait avec nos clients du médical et de l’aéronautique, notamment avec la fabrication de certaines pièces pour le coeur artificiel développé par Carmat ». Masque à oxygène, tubes de dialyse, engrenage, capot, bouchon, système électrique, filtration…, certains objets nécessitent la fabrication de petites pièces de quelques millimètres carrés aux formes complexes. « Le logo du Renard de la French Tech vient aussi de chez nous », sourit Benjamin Massais, associé-fondateur de la Cité de l’Objet Connecté d’Angers.


Attirer les jeunes vers les métiers de l’industrie

Fervent défenseur du travail réalisé en France, Benjamin Massais regrette que si peu de jeunes se tournent vers les métiers de l’industrie. « Nous manquons de techniciens que nous devons former en interne. Chaque année, nous accueillons de jeunes talents en CAP, Bac Pro, BTS. La crise sanitaire a mis en évidence notre dépendance pour certains secteurs d’activité qui partent à l’étranger ».
L’entreprise consacre 12 % de son chiffre d’affaires par an dans l’investissement d’outils de production pour que ses salariés bénéficient de matériel et outillage innovants. « Donner du sens à nos réalisations, c’est un vrai moteur chez Moul’Anjou Industrie », précise Benjamin Massais. « La plupart de mes salariés habitent les environs. Rester sur place plutôt que s’agrandir ailleurs était une façon de préserver leur organisation vie professionnelle/vie personnelle et familiale. Certains viennent même en vélo. Nous sommes dans une démarche RSE avec une implication forte en matière de sécurité et d’hygiène au travail, ceci afin de limiter notre impact environnemental ».


Dominique Gruson
Anjou Eco n°75 - mai 2024

AE 76 - sept 2024 - Moul Anjou Industrie à Pellouailles-les-Vignes