Des lunettes haute couture

Développement commercial
23.01.2025
Magazine
Sébastien Geslin poursuit un rêve aussi audacieux qu’élégant : créer les plus belles lunettes au monde. Plus qu’un simple accessoire de vue, les lunettes en bois qu’il fabrique dans son atelier de Saint-Léger-sous-Cholet sont discrètes ou exubérantes, capables de sublimer un visage ou d’affirmer un style unique.
Photo S GESLIN
Regard Anjou Eco

Créateur dans l’âme, Sébastien est constamment à la recherche de nouvelles idées. À ses côtés, son associé Pierrick Bremond, ancien dirigeant d’une entreprise de conseils qu’il a vendue il y a trois ans, est son parfait opposé. Calme et méthodique, Pierrick joue le rôle de directeur administratif et commercial, canalisant l’énergie créative débordante de Sébastien. Ensemble, ils forment un duo complémentaire, au service d’une ambition commune : faire de leur entreprise un fleuron du luxe à la française.

Le parcours de Sébastien est marqué par sa passion pour le travail manuel et la création. Dès son plus jeune âge, il sait qu’il est destiné à travailler de ses mains, héritant de son père, responsable méthodes dans une entreprise de chaussures, d’un amour pour les matières nobles. Après une formation de patronnier dans la chaussure à l’AFPIC de Cholet, il enchaine plusieurs expériences et débute par la fabrication de formes pour chaussures, puis de maquettes de semelles. Puis, il rejoint Apple Shoes l’entreprise de Guy Rautureau, chez qui, il occupera le poste de responsable de bureau d’études. C’est là qu’il affine son expertise, qu’il mettra plus tard à profit dans l’univers des lunettes.

Mais Sébastien à la bougeotte et l’envie d’entreprendre. En 2005, il saute le pas et crée sa 1ère entreprise, un bureau d’études spécialisé dans les objets de communication. Il collabore avec des marques prestigieuses comme Hermès, Louis Vuitton, IKKS ou encore Lanvin, fabriquant des objets uniques tels que des coffrets d’entretien pour chaussures ou des embauchoirs.

De la chaussure aux lunettes, il n’y avait qu’un pas….

C’est un besoin personnel qui le pousse à se lancer dans l’univers de la lunetterie. Lorsqu’il ne parvient pas à trouver des lunettes à son goût chez les opticiens, il décide de les créer lui-même. Fasciné par cet objet à la fois indispensable et hautement symbolique, il entreprend de concevoir des montures en bois. Ses créations sont aussi techniques qu’esthétiques, avec des charnières réglables et des montures ajustables, alliant confort et élégance. Elles sont conçues dans des essences rares comme le noyer européen, le chêne morta ou encore l’ébène blanc. Des matériaux sourcés localement autant que possible, privilégiant ainsi la qualité et l’éthique. Le bois provient des Essarts, ses étuis en cuir sont fabriqués par la Maison Audouin de Saint-André-de-la-Marche. Cette approche artisanale et respectueuse des matières premières reflète une philosophie du luxe à laquelle Sébastien est profondément attaché.

Aujourd’hui, l’entreprise fabrique entre 450 et 500 montures par an, dont 30 à 40 % sont destinées à des clients étrangers, notamment au Japon, en Corée et en Belgique. Chaque paire de lunettes, vendue entre 1000 et 1400 euros, est une œuvre d’art unique, adaptée aux exigences des clients, tout en respectant des contraintes techniques strictes. Le créateur ne fait aucune concession sur la qualité, et vise à atteindre la perfection dans les moindres détails, jusqu’à la charnière de ses lunettes, imprimée en 3D avec une précision de 8 microns.

Sébastien Geslin ne cesse de repousser les limites de l’innovation. Ses projets futurs incluent le développement de nouvelles montures incrustées de motifs en résine apportant aux modèles davantage de lumière, ainsi qu’une charnière encore plus sophistiquée, inspirée de l’horlogerie fine. Une de ses dernières créations, une paire de lunettes en bois et résine, a d’ailleurs été nommée au prestigieux prix SILMO d’Or, récompensant l’innovation dans le secteur de la lunetterie.

À travers ses collections iconiques, Sébastien impose son style. Il participe aux salons internationaux de Milan, Paris et Tokyo, poursuivant son ambition de faire de sa marque une référence mondiale. Il aspire à créer, dans l’univers de la lunetterie, ce qu’Hermès a fait dans le domaine de la maroquinerie : un symbole d’excellence, de savoir-faire et de raffinement.


Christelle Gourronc 

Regard AE