Couleurs Gaïa réinvente le métier de coiffeur

Développement commercial
17.10.2024
Magazine
Benoit Bodineau dirige Couleurs Gaïa avec à ses côtés Hélène Landreau, directrice technique et co-fondatrice de l’entreprise en 2005. L’entreprise s’est donnée pour mission de démocratiser la coloration végétale et d’accompagner les coiffeurs pour en faire des experts de cette nouvelle technique.
Regard Gaia
Regard AE 76 sep 24

Il ne s’agit plus d’un simple salon de beauté, mais bien d’un nouvel univers. Un lieu dédié au bien-être et au soin du cheveu. C’est en tout cas ce que propose Couleurs Gaïa dans ses salons rue Travot à Cholet (également siège de l’entreprise) et rue Parrot dans le 12ème arrondissement de Paris.  Les dirigeants l’ont bien compris, on n’entre pas chez un coiffeur pour s’offrir seulement une coupe ou une couleur, mais un moment à soi. Ainsi, les clientes sont reçues en cabine individuelle, table de massage, bacs allongés en bois massif, table de rinçage allongée et semi allongée. Des espaces décorés avec soin, élégants et propices à la relaxation.

À Cholet, outre l’espace dédié à la coiffure et au soin du cheveu, le bâtiment comprend un espace pour la vente, un autre pour l’expérimentation, mais aussi des bureaux, des salles de réunion et une salle de formation. Car Couleurs Gaïa est aussi un centre de formation certifié Qualiopi.  « 900 coiffeurs par an sont formés sur 2 jours à l’application des colorations végétales créées par l’équipe R&D d’Hélène Landreau et aux prestations bien-être. Des formations dispensées dans nos huit campus, sept en France dont celui de Cholet, et un en Suisse », explique Benoit Bodineau. Cela fait déjà plus de 15 ans qu’Hélène Landreau, bioesthéticienne, travaille les colorations végétales, convaincue qu’elles représentent l’avenir de la coiffure. Composées de poudres végétales, elles sont importées d’Inde, certifiées bio et issues du commerce équitable. Pour apporter un soin complémentaire, des plantes ayurvédiques (Alma, Neem, Shikakai…) sont ajoutées.  Des recettes concoctées avec son associée de l’époque, Bénédicte Boisdron, fondatrice et ancienne coiffeuse à Beaupréau, sont le fruit d’un véritable travail de recherche. En complément des colorations, la PME crée et distribue des produits de soins pour professionnels (shampoings, après-shampoings, masques…), tous fabriqués dans un rayon de 150 km autour de Cholet.

Benoit Bodineau, consultant dès 2008 pour l’entreprise, la rachète en 2017, la structure et organise l’ensemble des activités. Ses différentes expériences de directeur des ventes, puis directeur marketing et développement au sein d’un grand groupe, font de lui l’homme de la situation. Mais au-delà de ses compétences, Benoit partage avec les deux femmes son goût de l’entrepreneuriat et son amour pour l’Inde. Quelques années auparavant, il a réalisé deux tours du monde, un premier avec son épouse et le suivant avec leurs deux enfants. Des voyages au cours desquels ils séjournent longuement dans le triangle Inde, Népal, Pakistan. Les valeurs sociales et environnementales soudent cette association, une alchimie qui offre de nouvelles perspectives de développement à l’entreprise. « Hélène et Bénédicte ont posé les bases d’un projet porteur de sens, moi qui rêvais d’entreprendre je ne pouvais qu’adhérer », confie le dirigeant.

La stratégie de l’entreprise est claire : devenir leader de la coloration 100 % végétale certifiée bio et poursuivre la croissance à 2 chiffres déjà enclenchée, en s’appuyant sur 6 piliers stratégiques : l’innovation produit, la formation, l’humain, la RSE, la relation et le service client, la marque.  « Dès l’automne, nous allons déployer une nouvelle plateforme de marque avec un nouveau logo, site web, packaging. Bien sûr, l’innovation reste un levier fort de développement avec 3 nouveaux produits en préparation », précise Benoit Bodineau.  Déjà présente à l’export sur les pays francophones, en Jordanie, à Taiwan… la PME projette d’aller plus loin, de structurer une vraie démarche et de conquérir de nouveaux pays.

Acteur de la transition sociétale

Une croissance qui se fait en cohérence avec l’ADN de la direction qui poursuit son soutien à quelques organisations comme « Sharana », association d’aide aux enfants indiens, « Bocage Pays Branché » pour la compensation de son empreinte carbone… D’autres projets structurants pour la PME sont dans les cartons : rechercher de nouveaux locaux (le manque de place se fait déjà sentir), devenir une entreprise à mission ? Se faire labelliser RSE ?  La réflexion est en cours.  


Christelle Gourronc 

Regard Anjou Eco 76 septembre 2024