Bosabo, un chausseur sachant chausser

Développement commercial
26.09.2024
Magazine
Alexis et Justine Audouin reprennent, début 2024, la PME familiale créée en 1890 par leur aïeul Émile, sabotier. Le frère et la sœur s’évertuent à mettre en valeur un savoir-faire artisanal acquis au fil des cinq générations, sur la fabrication de la chaussure. L’écoresponsabilité et la modernité les guident pour faire grandir l’entreprise.
BOSABO REGARD
Regard AE

Couper, piquer, assembler ...  puis souder, agrafer, coudre … des tâches quotidiennes pour les salariés en production de l’entreprise Audouin. En effet chacun d’entre eux crée sa paire de chaussures de A à Z, de la découpe de la matière à l’assemblage final. « Donner du sens au travail est primordial », explique Alexis Audouin, « nous ne travaillons plus à la chaîne comme autrefois. Chaque collaborateur fabrique sa chaussure de bout en bout, une polyvalence et une autonomie gratifiantes ». C’est ainsi que plus de 20 000 paires de chaussures par an sortent des ateliers de Montigné sur Moine. Des sabots, des mules, des sandales, des chaussons fabriqués à la main avec des semelles en cuir, en liège, ou en polyuréthane. Conçues pour durer, les chaussures sont réalisées à partir de matériaux sourcés au plus près lorsque cela est possible comme pour le bois issu de la forêt de Juigné, le polymère thermoplastique fourni par une entreprise de Tiffauges ou les emporte-pièces fabriqués à Saint Macaire-en Mauges. Des achats de proximité pour réduire les dépenses énergétiques liées au transport, mais aussi soutenir les entreprises et l’emploi local.

 

Renforcer l’export et le maillage territorial

Le fabricant commercialise ses produits sous deux marques Safty Sabot (chaussures de travail) pour 10% de son chiffre d’affaires et Bosabo pour les 90% restants. Les modèles fabriqués en petite série (2 collections /an) alimentent près de 200 points de vente et boutiques de prêt-à-porter en France, et une centaine à l’étranger. « Nous continuons de développer le nombre de points de vente en France, mais de manière raisonnée », indique Alexis Audouin. Marque 100% française, Bosabo s’exporte bien et réalise 50% de son chiffre d’affaires à l’international. Australie, Japon, Corée, Canada, Europe… « Il nous faut développer le marché américain et reconquérir plus largement le Japon dont les ventes ont baissé suite au covid », confie le dirigeant.  Entreprise du patrimoine vivant depuis 2018, elle ne manque pas d’argument pour reconquérir le pays du soleil levant, friand du Made In France et de ses savoir-faire.  

Le bien-être des salariés est au cœur des préoccupations des dirigeants. C’est d’ailleurs dans cet esprit qu’une extension de 700 m² de l’atelier principal rue des Amourettes est prévue. Un investissement de près d’un million d’euros. « Par cet agrandissement nous souhaitons regrouper nos deux ateliers et apporter plus de confort aux salariés, avec des locaux mieux isolés », précise le dirigeant. Mais ce n’est pas le seul projet en cours. Pour satisfaire la demande, l’atelier Audouin commercialise également vers le BtoC à travers son site Internet et commence à développer une gamme pour homme.  « Le BtoB reste malgré tout notre cible prioritaire. Notre stratégie vise à consolider l’entreprise financièrement et stabiliser les équipes renouvelées de près de 50% après la pandémie en 2022 »,.

Ouverte sur son territoire, l’entreprise participe à l’opération « Visites d’entreprises » organisée par Osez Mauges, l’occasion pour elle de faire découvrir ses savoir-faire et d’attirer de nouveaux talents. Une nouveauté en 2024 ! l’atelier a organisé sa première vente d’usine et ce fut un succès. « Même si nous fabriquons à la demande, au fil du temps quelques paires restent sur les étagères. Cette vente a été l’occasion de nous faire connaitre, car nos produits sont peu vendus dans la région, la boutique la plus proche proposant notre marque a ouvert récemment à Angers ».  
Les jeunes dirigeants sont partis du bon pied et parviennent à concilier tradition et modernité en mettant l’écologie au coeur de leur production. Lutter contre le gaspillage est un engagement fort de l’entreprise qui a déjà mis en place plusieurs actions pour tendre vers le zéro déchet. Les déchets de bois sont utilisés pour l’alimentation de la chaudière, le PVC et le carton sont également recyclés. Reste à valoriser des déchets de cuir pour lesquels l’entreprise n’a encore pas de solution, à bon entendeur…. 
 

Regard AE

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